Carrefour Location Uzès

Alors, par nature, j’ai tendance à me méfier de ces espaces où l’on vient étendre ses griefs et décharger ses rancoeurs. Mais là, tout de même, il y a une histoire à raconter. Une histoire dont on se serait bien passée, mais voilà, ça vous tombe dessus sans crier gare. Un peu comme l’employée de location de véhicule du Carrefour d’Uzès qui, alors que nous ramenions une fourgonnette, nous a bondi dessus devant le comptoir d’accueil où nous faisions la queue, mon ami et moi. «C’est vous le 15 m³ ?» qu’elle nous lance sans ménagement et sans même un bonjour. «Pouviez pas me faire signe?» Lui faire signe ? C’était la première fois que nous voyions cette dame, elle débarquait d’on ne sait où, le teint cramoisi et l’air furax. Diable, que lui avions nous fait ? Quel sacrilège avions-nous commis ? Nous étions là pour lui verser la somme de 800 euros ce qui nous semblait, naïfs que nous étions, mériter sinon d’aimables accolades du moins quelques égards. Même le Monsieur qui nous précédait dans la file n’en revenait pas d’une telle entrée en matière. D’autant plus que, loin de s’arrêter à cette réjouissante démonstration, la voilà qui s’emporte au téléphone contre quelque subalterne. Je n’ai pas de conseils de management à donner à M. Jérôme Casciotti, le directeur de Carrefour Uzès, mais il me semble que quelques jours de congés pourraient atténuer conjointement l’ire et la tension artérielle de son employée. L’histoire ne s’arrête pas là. Voilà que notre aimable hôtesse entame son tour du véhicule puis, soudain, se fige et darde sur nous un regard vengeur : «Je vais être obligé de signaler ça et de dresser un constat». Mais de quoi parle-t-elle, la bougresse ? Je fais le tour de la fourgonnette et découvre que la partie basse du pare-choc est emboutie. Pas le genre éraflure, le bon gros enfoncement. Or, il ne m’est souvenir d’aucune collusion lors de notre périple (et autant dire que ce genre d’incident ne se déroule pas sans un fort ressentie dans la cabine). J’ai toutefois pris soin de réaliser une dizaine de clichés du véhicule avant notre départ. Ah ah, nous allons voir ce que nous allons voir ! En l’occurence, rien, puisqu’aucune photo ne concerne cette zone précise du pare-choc. Et pour cause : comme en témoignent les autres clichés, cette partie était tournée – malice du hasard ! - vers un arbre qui empêchait tout recul. Tandis que l’hôtesse savoure sa victoire, je me refaits le film du parcours : deux arrêts à des stations services puis arrivée à destination (et là, un cliché pris devant la maison témoigne de la présence de l’enfoncement). Il est physiquement quasi impossible que l’impact se soit produit pendant le voyage. Quasi. Car il y eu bien une pose de 5 minutes durant laquelle le véhicule resta garé hors de nos regards avec le côté passager – là où est l’impact - situé du côté de la voie de circulation. Mais, sauf à croire que les gens sur la terrasse jouxtant la place de parking ne se soient pas manifestés et que le «chauffard» ait réussi à lancer son véhicule à bonne vitesse sur une très courte portion pour heurter le fourgon et repartir aussi sec, le scénario paraît très peu probable. Je ne suis pas spécialiste en calculs de probabilité, mais nous sommes quelque part entre 0 et 0,5. C’est peu mais c’est suffisant. J’en conviendrai d’autant plus volontiers si la dame de l’accueil s’était comportée avec professionnalisme, ce qui n’est pas le cas. Outre ses lacunes en matière de politesse, elle m’a invité à signer un constat de dommages au nom de l’amie qui louait le véhicule alors que je n’en suis que le conducteur : faut-il préciser que, de fait, le formulaire serait caduque devant un tribunal. Mais, quoi, nous ne sommes pas procéduriers, seulement soucieux de rigueur et d’honnêteté. Au point de vérifier que la pièce endommagée neuve se négocie entre 54,91 et 91,60 euros sur les sites marchands de pièces automobiles et que l’heure de réparation chez le concessionnaire Fiat s’élève autour des 70 euros. Toute facture dépassant 160 euros témoignerait donc d’une certaine légèreté, pour ne pas dire mieux, du concessionnaire Fiat. Car je n’ose croire que l’enseigne Carrefour, que M. Jérôme Casciotti dirige avec probité et compétence, puisse céder à de telle dérive. Aussi, pour en finir, je vous en conjure, vous en implore, prenez des photos du véhicule de location sous toutes ses coutures avant de grimper à son volant. Et si d’aventures vous croisez notre hôtesse, n’hésitez pas à lui offrir une de ces délicieuses boissons au cbd, si apaisante pour les nerfs et stimulante pour l’esprit.